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Lorsqu’il y a 20 ans, j’ai repris cette affaire familiale qui exploitait ce métier tellement particulier et unique qu’est le tannage des cuirs de bovins, je savais que le capital humain était fondamental mais je ne me doutais pas à quel point il le serait et combien, seule l’addition des différents talents incarnés par les femmes et les hommes qui agissent dans et autour de l’entreprise serait à ce point capital.

Après une période de 8 ans (2000/2008) m’ayant permis de stabiliser et de consolider notre nouveau modèle économique, les années 2008/2016 furent consacrées au développement de l’activité, l’augmentation du chiffre d’affaire et la capitalisation des résultats financiers permettant ainsi de construire un solide petit groupe national de 4 sociétés, 45 millions de facturation et disposant d’un bon niveau de fonds propres.

Seul groupe actif en France sur cette niche mais confronté à une concurrence internationale forte, il devenait impératif de rénover l’outil industriel que nous exploitions en en devenant tout d’abord propriétaire et en y investissant ensuite une dizaine de millions d’euros.

Cela fût exécuté de 2016 à 2019 en ayant recours financièrement pour un quart à l’utilisation des fonds propres et pour trois quarts à l’endettement.

Le timing de ces transformations et les bonnes conditions de marché ne furent malheureusement pas au rendez-vous ce qui se traduisit pour la première fois par 2 mauvais exercices en 2017 et 2018 et par des pertes d’exploitation relativement importantes correspondant à la baisse mondiale de la demande, à la surproduction des articles fabriqués en cuir ainsi que par la perte de valeur de nos stocks.

C’est à ce moment-là que, conscient des difficultés qui risquaient d’arriver et sans jamais avoir imaginé l’existence même du COVID, j’ai décidé en Septembre 2018 d’aller échanger avec Henri CHRIQUI avec qui j’avais eu l’occasion dans le passé de discuter de la situation économique des entreprises.

Quelques réunions plus tard, grâce à nos discussions et grâce à la « Dream team » dont vous faîtes tellement bien partie avec vos collaborateurs, tout d’abord Nicolas LOYER  puis Sarah ABDOUL et notre situation économique évoluant malheureusement de manière défavorable, j’avais la confirmation de mon analyse au terme de laquelle le temps de la prévention était dépassé et qu’il fallait passer au stade du traitement actif en plaçant l’entreprise sous la protection juridique du Tribunal de commerce afin de la réorganiser en lui permettant de passer cette crise et de la transformer en l’adossant à un partenaire beaucoup plus important.

La réussite du passage des stades de dépôt de bilan à celui de redressement judiciaire de 12 mois pour arriver à un plan de continuation avec apurement du passif et entrée au capital d’un acteur mondial de référence, le tout en pleine crise de COVID 19 doit figurer en bonne place dans le livre d’or du Tribunal de Commerce de Nanterre.

Seules les qualités humaines concentrées dans l’équipe incroyablement compétente et soudée autour d’Henri CHRIQUI a permis ce résultat.

Pour être honnête, il y en eut plus de mauvais que de bons, pendant les audiences au Tribunal de commerce ou en dehors lorsqu’il s’agissait de convaincre les sceptiques et les timorés qui semblent toujours avoir raison lorsque les vents sont contraires.

Mais la pérennité des entreprises concernées valait ces chandelles et je suis heureux qu’en tant que responsable et principal animateur, l’honneur me soit revenu de témoigner ici des qualités humaines de persévérance, d’expérience et de connaissance qui ont été celles de cette équipe pour mener à bien la mission qui lui était confiée ».

Témoignage d’Antoine Fischer, Président du groupe. Aout 2020.